Web2Day 2017 : les coups de coeur de Startup Palace

#1 — Why brainstorm sucks ?

par Eric Letartre

Pour cette première conférence, nous avons eu la chance d’écouter Eric Letartre, concepteur en stratégies digitales chez Libéo au Québec. Comme on le dit là-bas, « la job » d’Eric, c’est d’être constamment en position de trouver de nouvelles idées pour ses clients. Pour cela il doit être très méthodique. Sur la base de cette expérience, il nous propose d’interroger le classique « brainstorming ».

Dans un premier temps, Eric retrace rapidement l’histoire du concept de brainstorming, depuis son fondateur Alex Osborn dans les années 30, puis des scientifiques russes qui parlaient, eux, de la « TRIZ ». Retenons quatre idées communes promues par les « pères fondateurs » :

• Sortir de notre domaines d’expertise ;
• Sortir de notre jargon ;
• Avoir des équipes les plus pluridisciplinaires possibles ;
• Ne jamais refuser les idées farfelues.

Eric continue en nous exposant les raisons de l’échec ou de l’inutilité fréquente des brainstormings. Par exemple, un brainstorming échoue souvent car on se concentre trop sur la solution et trop peu sur le problème. Aussi, quatre « péchés » émaillent ces processus de réflexion :

• La séduction de la solution plutôt que du problème ;
• La pensée magique : on va chercher des solutions dans nos domaines d’expertises ;
• La confirmation de l’hypothèse : on préfère les arguments qui confirment notre hypothèse que ceux qui l’infirment ;
• L’orgueil quand on refuse la critique.

Enfin, nous entrons dans le vif du sujet avec la présentation de trois stratégies originales d’idéation qui dépassent le classique brainstorming :

La méthode Walt Disney

L’idée est d’identifier 3 personnes : un rêveur, un réaliste et un critique. Chacun de ces acteurs, successivement et dans 3 lieux différents, font évoluer l’idée en la passant à la moulinette de leur rôle.

Le storytelling improvisé

Le principe de cette méthodologie, c’est que le cerveau humain se construit sur des histoires. Partant de là, on va positionner une équipe de travail dans un lieu inspirant et chargé d’histoire dans lequel on va demander à un professionnel de nous faire une visite afin de forcer notre cerveau à chercher la solution à travers ces informations reliée à une histoire. Pratique pour sortir du bureau !

5 est le chiffre parfait

Cette méthode utilisée par Google Venture se déroule sur 5 jours de sprint durant lequel une équipe va chaque jour se concentrer sur une étape de la résolution d’un problème. Le J1 servira à l’analyse théorique du problème puis viendra l’idéation et le prototype multiple, le choix de la solution et les tests utilisateurs.

Alors, prêts à tester ?

#2 — Agricool, une founder story

par Guillaume Fourdinier

C’est l’histoire de deux fils d’agriculteurs, Gonzague Gru et Guillaume Fourdinier qui souhaitent résoudre plusieurs problèmes centraux dans la chaîne de valeur de la production de fruits et légumes. En effet, dans un monde où les fruits et légumes « sont conçus pour être transportés », bourrés de pesticides, et transportés en moyenne sur 1 500 km, ils souhaitent pouvoir disrupter le modèle et permettre aux gens de manger « les fraises de leur enfance ». Leur objectif : produire sans pesticides, localement, tout en diminuant la quantité d’intermédiaires afin de faire diminuer le prix. À travers cette conférence, Guillaume nous explique comment.

Dans un pays ou 26m2 de terres agricoles disparaissent chaque seconde, ces deux entrepreneurs ont eu l’idée de développer une technique de production « indoor » dans des containers qui permet de faire pousser des fraises, 4 fois par an, au coeur des villes, sans pesticide et à prix abordable. Ces containers sont de vrais bijoux de R&D : murs végétaux, circuits fermés d’irrigation, lumières LED, humidité maîtrisée. Après des milliers de tests dans des micro-unités, ils ont su recréer en leur sein un écosystème biologique intégré idéal, et peu énergivore.

Aujourd’hui, cette startup accompagnée par TheFamily est très prometteuse car le modèle économique est réellement scalable. En effet, de 100 000 € le containers actuellement, le prix unitaire peut décroître exponentiellement lorsqu’on multiplie sa production. Au final, de futurs « Cooltivateurs » pourront acquérir ces technologies pour quelques dizaines de milliers d’euros et rentabiliser rapidement leurs investissements en vendant leurs fraises localement et plusieurs fois par an.

Cette promesse, les investisseurs l’ont bien intégrée puisqu’Agricool est passé de 2 à 35 salariés et a levé 500 000 € en 2015 et près de 3,3 Millions d’euros en 2016. Selon Guillaume Fourdinier, « le secteur est prêt à repenser ses certitudes, ce qui n’était pas le cas il y a 5 ans ».

Excellente nouvelle pour nos papilles et surtout, pour notre planète !

#3 — What makes a promising early-stage startup?

par Boris Golden

Boris Golden, « Principal » au sein du fond d’investissement Partech Venture nous a présenté (in English please !) les principaux critères utilisés chez Partech Ventures pour identifier une startup prometteuse.

Avant de se lancer dans la description des critères de sélection, Boris définit ce qu’il entend par « startup prometteuse » : ce n’est pas une startup qui peut seulement développer un vrai succès, qui peut être rentable. Non, une startup prometteuse, c’est une entreprise qui a le potentiel de générer un « exit » à 100 millions de dollars (pas 10 Millions, hein !).

Pour analyser les caractéristiques d’une startup à haut potentiel, Boris nous présente un canevas d’analyse, dit « des 4 M » :

1/ Big Market Opportunity

• Specific people with real needs
• Clear competitive positionning
• Large and attractive market
• Favorable trends and timing

2/ Model : disruptive and virtuous

• Valuable and differentiating product
• Efficient go-to-market / Growth channel
• Profitable monetization
• Scalability / Defensibility

3/ Management : best team to execute

• Smart skilled and cohesive team
• Strong ability to deliver / lean quickly
• Ready to go big whatever it takes
• Unique insight, vision and project-fit

4/ Momentum : Ability to grow very fast

• Cracked something / traction
• Ambition but credible growth plan
• Capital-efficient growth model
• Clear strategy to scale and win

#4 — Innovation : penser différemment, agir autrement, concrétiser ce qui peut l’être

Par Fred Colantonio

Fred Colantonio aide les entreprises à relever les défis auxquelles elles sont confrontées aujourd’hui : transformation numérique et impact de la technologie. À travers cette conférence, il a présenté ou rappelé les grandes caractéristiques à prendre en compte pour une démarche d’innovation réussie.

La démarche d’innovation se divise en 4 temps :

1/ Transgression :

• S’autoriser à fronder et à poser des questions qui vont chiffonner
• Contourner une forme de pensée unique
• Il faut être prêt à être incompris

2/ Test

• Aller chercher des idées dans le cinéma de science fiction ou d’anticipation
• Développer une visualisation pré-image (Exemple : inventeur du meuble Ikea… et si on faisait …)
• Développer une visualisation post-image (Ex : inventeur post-it : que faire avec une colle qui ne colle pas)
• Il faut amener quelque chose d’existant sur d’autre territoire ou amener quelque chose d’alternatif sur un territoire existant…

3/ Transmission

• Une innovation doit être massivement diffusée

4/ Négociation

Une démarche d’innovation doit s’appuyer sur une équipe où sont représentés 4 grands profils :

• L’enthousiaste illuminé : celui ou celle qui génère des idées tordues
• L’aventurier (= Elon Musk)
• L’ingénieux : celui ou celle qui trouve des solutions concrètes d’application
• Le sceptique

Encore une belle édition du Web2Day à laquelle nous sommes très heureux d’avoir pu assister en s’y investissant un peu plus !

Nous nous sommes rencontrés lors du Web2Day et vous souhaitez échanger plus longuement avec nous ? Ou nous nous n’avons malheureusement pas pu nous croiser sur l’événement ? N’hésitez pas à contacter notre équipe !