…Mais alors c’est quoi une startup ?
La vision anglo-saxonne VS la vision française
Pour définir au mieux le terme « startup », il nous semble pertinent d’en opposer les définitions française et anglo-saxonne. Selon la définition française, la startup « est une entreprise innovante à fort potentiel de croissance qui fait souvent l’objet de levées de fonds ». Alors que si l’on traduit la version US, la startup « est une entreprise émergente à la croissance rapide et qui vise à répondre au besoin d’un marché en proposant un produit innovant. Une startup est généralement une organisation conçue pour développer rapidement un modèle économique scalable ».
La principale différence entre ces deux définitions se situe dans la notion de modèle économique scalable, qui manque cruellement à la vision française. C’est pourtant la notion la plus importante dans la définition de la startup et c’est pourquoi chez Startup Palace, nous nous sentons plus en phase avec la vision anglo-saxonne. Il existe bien des définitions, mais si on devait donner la nôtre, on dirait qu’une startup est une entité en recherche de son modèle économique et qui vise à démontrer sa capacité de scalabilité.
Scala-quoi ?
Étymologiquement, la scalabilité provient du terme anglais « scale », que l’on peut traduire littéralement par « mise à l’échelle ». Pas très parlant, on vous l’accorde. En fait, cette notion est issue du monde informatique et elle désigne la capacité d’un produit à s’adapter à une montée en charge. Appliquée au monde entrepreneurial et dans le cas qui nous intéresse, la scalabilité est la capacité d’une entreprise à aller chercher la croissance de manière massive et exponentielle. Pour être plus visuel, imaginez que sa courbe de croissance doit s’approcher le plus possible d’une courbe exponentielle entre ses revenus et ses charges. En image, ça donne ça :
Prenons un exemple. Le plus parlant nous semble être celui de Google et de son modèle économique principal : Adwords. Grâce à sa plateforme et pour générer 1 million $ de plus, Google Adwords n’a pas besoin d’augmenter ses charges en embauchant 10 personnes supplémentaires mais le fait de manière automatisée. C’est donc un modèle scalable.
Par définition donc, les startups ont un lien très fort avec le numérique car aujourd’hui, il est le moyen essentiel nous permettant de gérer cette automatisation et donc cette scalabilité. Si à l’inverse on prend en exemple un domaine de pure production : même si on met en place des robots, on a toujours besoin de matière. Donc plus on veut produire, plus il faut de matière. De la même manière dans un domaine de services, pour augmenter la production, on a besoin de plus de ressources humaines. On améliorera donc la croissance mais les courbes de revenus et de charges resteront plus ou moins proportionnelles.
La scalabilité est donc l’essence de toute startup. Une fois qu’elle a démontré son modèle de scalabilité, c’est-à-dire qu’elle a prouvé qu’elle était en capacité effective de générer des revenus de manière exponentielle par rapport à ses charges, on ne parle plus de startup mais de scaleup. C’est le cas des grandes « startups » que l’on connaît tous : Uber, AirBnb, Blablacar, etc.
Ce n’est pas parce que vous n’êtes pas une startup que vous ne faites pas des choses géniales et innovantes…
Être une startup, ce n’est pas non plus une fin en soi, beaucoup d’entreprises qui réussissent n’en sont d’ailleurs pas. Il est généralement considéré que sur 10 startups, 8 échouent et mettent la clé sous la porte, une réussit à prouver son modèle de scalabilité et la dernière réussit en réalisant une croissance « classique ». Ce qui ne veut pas dire que cette dernière n’est pas une entreprise innovante !
Pour définir l’innovation, nous pouvons reprendre le concept « zero to one » de Peter Thiel. Il décrit deux approches de l’innovation. Le passage de 0 à 1 induit la création de quelque chose qui n’existait pas, concept qu’il oppose au fait d’améliorer un produit/service existant afin d’augmenter son potentiel de croissance.
Prenons, par exemple, Free qui n’est pas une startup mais qui a construit son image de marque sur l’innovation en révolutionnant plusieurs fois le marché des télécoms ces 15 dernières années. Et ce tant au niveau de ses services que sa politique de prix avec la mise sur le marché de la 1ère offre ADSL, l’invention de la box internet ou plus récemment la 1ère offre mobile avec 20Go d’internet en 4G à prix cassé.
Pas besoin non plus d’être une jeune entreprise ou de faire du web pour innover, à l’image de Saint-Gobain, toujours à la pointe de l’innovation après 350 ans d’existence. Dès sa création en 1665, Saint-Gobain invente un procédé de fabrication du verre révolutionnaire et a depuis toujours misé sur les innovations de rupture comme l’amélioration de leurs produits grâce à une stratégie de recherche et d’innovation bien ficelée. Aujourd’hui, Saint-Gobain est leader mondial de l’habitat et trouve sa place depuis 2011 dans le classement des 100 entreprises internationales les plus innovantes.
… Et que vous ne pouvez pas fonctionner comme une startup !
Encore une fois quand on parle d’esprit startup, on se retrouve face à des clichés, voire des caricatures : l’entrepreneur est cool, en jean/baskets, passe toutes ses soirées en afterwork et se déplace en skate, trottinette, hoverboard ou tout autre objet roulant. Bon, on l’avoue, nous aussi, on aime se balader en trottinette mais pour nous l’esprit startup, c’est quand même bien plus que ça. Quand on en parle, on entend méthodologies et bonnes pratiques mises en oeuvre par les startups qui peuvent (et devraient) inspirer de nombreuses entreprises, quelle que soit leur typologie.
Une des notions les plus importantes est celle de test & learn. En recherche de son modèle économique, la startup avance nécessairement dans une logique de test et d’itérations : concevoir, mettre en place, tester et mesurer, puis recommencer. On a donc une dimension très importante de la notion de mesure (KPIs, pilotage hebdomadaire) qui permet de se confronter à la réalité et de concevoir de nouvelles phases de tests pour optimiser son business. Cette approche s’applique aussi bien à son modèle économique qu’à son produit ou encore à son marché.
Qui dit test & learn dit parfois pivot. Il est en effet fréquent qu’une startup doive changer de trajectoire, c’est-à-dire qu’elle soit amenée à modifier l’un des éléments de son business pour atteindre la scalabilité et réussir en concrétisant un produit bien différent de son idée de base.
Dans l’univers et le fonctionnement des startups, on note également une notion de résilience très forte. Celles qui réussissent du jour au lendemain n’existent pas ! Trouver son modèle et sa rentabilité prend du temps et il ne faut pas baisser les bras. On parle souvent de la vitesse des startups mais en réalité on n’a aujourd’hui aucun exemple de startup qui aurait trouvé son modèle économique en moins de 6 mois. Et ce même pour celles qui acquièrent une croissance d’utilisateurs impressionnante, comme Slack ou Snapchat.
Une approche inspirante issue des startups est également celle de la proximité avec les utilisateurs. Cette notion peut paraître galvaudée mais le monde des startups a véritablement replacé les utilisateurs et l’usage au coeur de la réflexion. Il est indispensable d’être focus sur ses utilisateurs et clients afin de dépasser le « produit sympa » pour développer un produit qui réponde à un réel problème, qui résolve une vraie douleur.
Chez Startup Palace, nous sommes convaincus que tout le monde doit innover. Nous travaillons donc avec toutes ces entreprises qui veulent changer le monde.