Retour sur le WAQ 2017
Actualités de Startup PalaceDu 4 au 6 avril dernier, une partie de l’équipe Startup Palace s’est envolée pour la 7ème édition du Web à Québec ! L’événement, bien connu dans l’écosystème numérique a réuni cette année plus de 1200 participants venus des quatre coins du monde. Un mois après le WAQ, nous avons demandé à notre team de nous raconter leur expérience et leurs meilleurs souvenirs de leur séjour à Québec !
Thibault, au sein de Startup Palace tu t’occupes de l’intégration des projets web de nos clients. Peux-tu nous dire quelle conférence t’a le plus marqué cette année ?
Thibault : L’événement plus global, la semaine du numérique de Québec, avait bien déjà bien commencé avant même que ne commence la série de conférences du Web À Québec. Les visites notamment de la maison Notman (un espace de coworking dédié à l’écosystème numérique montréalais), de Google Montréal et de l’agence web Locomotive avaient été très inspirantes pour remettre en question nos façons d’aborder les projets et collaborer en équipe.
Lors du WAQ en lui-même, plusieurs conférences ont été particulièrement instructives, notamment celle sur les bonnes pratiques qualité pour les projets Web d’Elie Sloïm, le fondateur du projet Opquast (Open Quality Standards), ou encore l’introduction à la librairie React.js par Anthony Guimard et Alexis Piéplu, deux développeurs de Savoir-faire Linux. Mais la conférence qui m’a le plus marqué est sans doute la présentation de Barbara Spanton, de Shopify, sur la gestion des idées au sein d’une équipe multi-disciplinaire.
À posteriori, ce que j’ai retenu de cette conférence, c’est qu’aujourd’hui tout le monde se considère comme un designer (« everybody’s a designer »), ce qui ne signifie pas pour autant que la conception et le design graphique des projets web se font en “comité”. D’autant que tout le monde n’a pas le même niveau d’information et de connaissance d’un projet (autant sur l’aspect métier que sur l’aspect technique), ni le même investissement dans ce projet. Barbara Spanton a donc proposé une matrice pour gérer les idées de chacun et dans laquelle la difficulté revient à catégoriser ces idées en fonction des deux axes « connaissance du projet » et « émotion ».
Le rôle du designer n’est alors plus d’avoir des idées et de décider de la conduite à suivre, mais plutôt de gérer les idées de l’équipe et de comprendre qui doit décider de ce qui doit être construit. Lorsque le projet bloque, faute d’un assentiment partagé, c’est que l’équipe n’est pas suffisamment informée sur le projet (premier axe) ou pas assez engagée dans celui-ci (deuxième axe). À ce moment, le designer peut utiliser des outils pour faire progresser les idées de l’équipe, en proposant par exemple de faire plus de recherche de données (amélioration sur l’axe « connaissance »), ou d’utiliser une approche plus fictionnelle comme l’utilisation de scénarios et de stories autour d’une idée (amélioration sur l’axe « émotion »).
Dans l’équipe Startup Palace, la communication autour de nos projets tient une place centrale, mais les outils de communication ne sont pas toujours appropriés à certains contextes ni toujours optimum. Cette conférence répond de manière très instructive à notre recherche permanente d’approches et de méthodologies plus pertinentes pour partager et faire vivre nos idées au sein de l’équipe.
Première fois au Québec pour Nadia, notre chef de projet web ! Quel a été ton coup de coeur ou ta découverte la plus inspirante lors de ce voyage au Canada ?
Nadia : Nous sommes partis avec la délégation française et nous avons eu la chance de faire plusieurs visites le premier jour, lorsque nous sommes arrivés à Montréal. Premièrement nous avons visité les locaux de Google. C’était très intéressant de voir leurs méthodes de travail, l’aménagement de leurs locaux, leur fonctionnement en interne. Évidemment, c’est impressionnant, leurs locaux sont vraiment chouettes : billard, énorme cantine, salles de réunions très ouvertes qui leur servent de points de rencontre, salle de sport… On voit bien que les salariés ont une belle qualité de vie au travail, mais on remarque aussi que tout est fait pour qu’ils passent le plus de temps possible dans les locaux, tout est pensé ! Après tout ça est très utopiste, car Google est une grosse puissance donc c’est difficile de rivaliser ! En dehors de ça, ils ont des fonctionnements en interne plutôt cool qui m’ont inspirée, notamment un système d’évaluation par les pairs, et le fait à la fin de l’année de se donner des points bonus entre salariés pour mettre en avant les gens qui s’aident le plus les uns les autres.
Ensuite nous avons visité Locomotive, une agence web Montréalaise. C’était intéressant de pouvoir comparer leurs pratiques aux nôtres. Là-bas, ils sont spécialisés dans le développement de sites d’expériences et dans les animations. À l’heure actuelle, chez Startup Palace nous sommes connus pour faire du développement web assez technique, mais nous avons toutes les compétences et l’envie en interne pour proposer aussi des sites d’expériences plutôt basés sur du design et de l’intégration avec des animations. Voir une agence qui en a fait son savoir-faire, c’était une belle inspiration, cela confirme notre volonté de nous diversifier et d’avancer plus loin dans ce marché !
David tu es responsable de la R&D chez Startup Palace et cette année tu as été sélectionné pour être speaker au WAQ 2017 ! Peux-tu nous expliquer le sujet de ta conférence et ton ressenti sur cette expérience ?
David : Le sujet que j’ai présenté au WAQ s’intitule La configuration déclarative avec NixOS. En quelques mots : j’introduis le projet NixOS et je montre comment il permet de transposer des concepts très intéressants du génie logiciel vers le domaine de l’administration système. Par exemple : il devient possible de définir la configuration d’un serveur de manière extrêmement déclarative, ce qui permet de la versionner (avec des outils comme Git) et de respecter le principe DRY (Don’t Repeat Yourself). Autre exemple : il est possible de construire la configuration d’un serveur en utilisant des modules ; on peut ainsi exprimer nos contraintes métier au niveau d’abstraction qui est le plus adapté et respecter le principe de “Separation of Concerns”. Il y a beaucoup à dire ; pour en savoir plus, ma présentation est en ligne.
C’est toujours un plaisir d’aider et de faire grandir les autres car cela crée et alimente des discussions souvent très intéressantes qui me permettent à moi aussi de prendre du recul et de grandir. Donner des conférences sur les domaines qui me passionnent est un moyen d’activer cette démarche. Et le WAQ fournit, au même titre que d’autres conférences, le contexte et l’impulsion nécessaires à ces échanges. Mais toutes les conférences ne sont pas identiques et chacune propose un contexte, une recette différente. J’ai souvent tendance à penser qu’il y a trois choses qui m’intéressent dans ce genre de conférences : découvrir des nouveaux concepts/technologies, rencontrer des personnes intéressantes et catalyser l’inspiration. Il est difficile pour moi de ne pas faire de lien entre le WAQ et notre Web2day nantais : tous deux ont une thématique large (le numérique, technique et non-technique) et se tiennent dans des lieux culturellement forts. Mais surtout, j’ai eu l’occasion de faire de très belles rencontres dans les deux, d’y apprendre aussi et d’en retirer une bonne dose d’inspiration !
Mathieu, quant à toi tu es l’un des 3 fondateurs de Startup Palace et responsable de l’équipe Customer Delivery qui réalise et concrétise les projets de nos clients ! Tu es déjà un habitué du WAQ, au fil des années as-tu remarqué des similitudes entre notre écosystème nantais & l’écosystème québécois ?
Mathieu : En effet, avec 4 semaines numériques à Montréal et à Québec à mon actif on peut presque dire que je suis un vétéran. Pour moi c’est toujours une grande joie de passer une semaine au pays de mes ancêtres, c’est l’occasion de retrouver chaque année des personnes de l’écosystème avec qui j’ai tissé des liens d’amitiés. L’écosystème de Québec est relativement similaire à notre écosystème nantais, notamment pour son “jeu collectif”. Au fil des années, j’ai pu observer les similitudes suivantes :
- L’augmentation du nombre de startups ;
- Le WAQ et le Web2day, 2 évènements qui se ressemblent beaucoup se développent d’année en année et de plus en plus de nantais vont à Québec et inversement ;
- L’émergence d’un acteur privé qui ressemble par certains aspects à Startup Palace : Spektrum
Avec le recul de ces 4 voyages, il ne faut pas se tromper : s’il est très simple d’établir le dialogue avec nos amis québécois (normal, on parle la même langue), pour travailler ensemble c’est un peu plus compliqué, révélation : ils sont américains ! En tant que tel, il faut se plier à quelque règles pas toujours simple à assimiler et mettre en oeuvre pour nous français : comme par exemple l’extrême ponctualité. Ensuite, il ne faut pas y aller par quatre chemins quand on parle “affaire” : un québécois doit tout de suite comprendre comment il va gagner de l’argent grâce à ce que vous essayez de lui vendre !
En ce qui concerne plus spécifiquement le WAQ 2017, cette année j’ai été assez frappé par le nombre de conférences qui traitaient de l’intelligence artificielle (AI). Nombre de conférenciers qui ont traité de ce sujet ont beaucoup parlé des Chat Bot. J’en tire les conclusions suivantes :
- il s’agit un véritable phénomène ;
- le nombre de Chat Bot devraient exploser dans les mois / années qui viennent ;
- il devrait être aussi important que celui des applications mobiles il y a quelques années ;
- on devrait trouver des Chat Bot à peu près pour tout type de services ;
- le Chat Bot n’est surtout pas une super intelligence artificielle qui saura répondre à toutes vos questions : il s’agit plutôt d’interfaces conversationnelles où la présence de menus contextualisés jouent un rôle crucial ;
- il présente un avantage particulier d’être disponible sur tous les devices et d’être “plateform agnostic” contrairement aux applications mobiles. En effet, une fois que vous avez développé votre Chat Bot il est assez simple aux travers d’API de l’interfacer avec beaucoup d’interfaces conversationnelles majeures (Facebook Messenger, Whatsapp, Skype, Slack, etc.).
Pour conclure, pouvez-vous me donner une expression québécoise que vous avez entendu là-bas et qui je suis sûre, vous a marqués !
Thibault : L’expression que j’ai entendue, qui m’a agréablement surpris, c’est “ça fait plaisir”. C’est une expression utilisée en lieu et place de notre “de rien” en retour d’un merci. Même si le terme peut-être utilisé de manière tout aussi “mécanique” ou “automatique”, je trouve qu’il est plus positif et d’une certaine manière plus attentionné. Non seulement rendre service ne me dérange pas (notre “de rien” ne se limite qu’à cet aspect), mais par ailleurs ça me met en joie. C’est une manière assez formidable de positiver les relations !
Nadia : Quelque chose qui m’a plutôt surprise au début, c’est que beaucoup de québécois ajoutent “ma belle” à la fin de leurs phrases ! La première fois ça m’a fait bizarre et je me suis posée quelques questions mais finalement on s’habitue vite et ça a plutôt un côté sympathique !
David : [Un concept], qu’est-ce que ça mange en hiver ?
Mathieu : “C’est pas Rocket Science”, étrange expression pour un québécois qui par nature n’aime pas trop utiliser des anglicismes (quoique … attention débat très très “touchy” qu’il ne vaut mieux pas ouvrir ou alors à vos risques et péril !).