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Rencontre avec Jeff Kelley, fondateur de Blind Valet

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Américain d’origine, Jeff s’est installé en France il y a une quinzaine d’années. Après 20 ans à travailler pour des grands groupes, il lâche tout pour se consacrer à plein temps à son projet : Blind Valet, né de sa passion du poker et qu’il a développé dès 2005. Depuis fin janvier, Jeff a intégré le batch#3 de l’Opération Éléphant pour se confronter à des avis externes et challenger son projet.

 

Bonjour, je m’appelle Jeff Kelley et je suis ingénieur informatique de formation. D’origine américaine, je suis venu m’installer en France en 2001. J’ai travaillé pour de grandes entreprises éditrices de logiciels pendant 20 ans. Puis j’ai eu l’impression d’avoir fait le tour de mon métier après avoir occupé plusieurs postes et travaillé sur différents projets dans plusieurs pays. Je trouvais que je ne progressais plus trop, je n’apprenais plus grand chose. En plus de ça, mon entreprise a été rachetée par un « private equity fund » et les employés ont un peu été oubliés dans tous ces processus. Et aussi mon père est décédé en 2010 et avec ça, on prend un peu de recul sur la vie et ce qui est important pour nous. Donc avec ma femme, on a tous les deux décidé de changer de voie : elle a repris ses études, est devenue bibliothécaire, puis j’ai quitté mon poste pour être à plein temps sur mon projet Blind Valet.

J’ai toujours été passionné de poker et Blind Valet a été pendant longtemps mon projet personnel à côté de mon travail. J’avais un groupe d’amis de 30–40 joueurs de poker et on s’est retrouvés face à une problématique : en tournoi, on voulait bien jouer 4–5 heures mais pas que ça finisse à 6h du matin donc il faire tout un tas de calculs pour déterminer les blinds de départ puis à quelle vitesse on les augmentait et de combien. J’ai cherché en ligne un calculateur de structures de tournoi mais ça n’existait pas. Donc j’ai adopté le concept de « scratch your own itch » : je l’ai créée en 2005. Dans la 2ème version de l’application, j’ai ajouté la fonctionnalité horloge. Il existait déjà pas mal d’outils pour ça mais après avoir calculé la structure via mon application, je devais tout rentrer à la main. Donc j’ai développé cette fonctionnalité pour accélérer le processus. Puis dans la dernière version, on a supprimé d’autres aspects de la gestion : Blind Valet gère maintenant les placements des joueurs et l’équilibrage des tables au fur et à mesure du tournoi. Blind Valet est donc une application web pour gérer les tournois de poker live, disponible aujourd’hui en 10 langues, dont 8 traductions réalisées par la communauté des joueurs.

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L’application existe depuis 2005 et aujourd’hui, nous avons plus de 15 000 utilisateurs sur la plateforme et environ 12 500 joueurs qui participent à un tournoi Blind Valet chaque mois. Dans les prochaines semaines, je vais ajouter les fonctionnalités payantes destinées aux clubs sur l’application. Il y a beaucoup de clubs amateurs de poker qui jouent par passion, sans enjeu financier, et organisent régulièrement des championnats. Je vais donc faire évoluer l’application dans ce sens pour gérer ces séries de 10 tournois avec classement en fin de saison.

J’ai pensé ces évolutions suite à un tour de France que j’ai organisé l’année dernière, pendant lequel j’ai visité 15 clubs de poker. Pendant 16 jours, je prenais la route le matin vers une nouvelle ville, je jouais un tournoi avec le club le soir et je codais le lendemain matin pour corriger les bugs. C’était super enrichissant, ça m’a vraiment permis de voir comment les utilisateurs se servent du produit. C’est vraiment quelque chose que je recommande à toutes les startups : se rapprocher de leurs utilisateurs et ce le plus souvent possible.

J’ai intégré l’Opération Éléphant avant tout pour avoir des avis extérieurs, que ce soit des experts de Startup Palace comme des autres startups. À la base je suis développeur donc j’ai parfois tendance à me perdre dans les points techniques et oublier d’autres choses tout aussi importantes. J’attend aussi d’avoir des conseils sur la stratégie commerciale, la façon d’attaquer le marché, le marketing et me confronter à ce qui est fait dans d’autres structures.

Et j’ai appris des choses dans chaque workshop. C’est souvent des idées que j’avais pu avoir mais que j’ai mis dans un tiroir et sur lesquelles je ne suis jamais revenu donc ça me permet de me remettre cela en tête et de réorganiser mes priorités. Grâce au workshop sur la segmentation client, je me suis recentré sur mes utilisateurs et ça m’a déjà donné des idées pour des évolutions à mettre en place. Le dernier workshop « startup tools » m’a beaucoup aidé aussi et j’ai passé le week-end à mettre en place certains outils. Et puis, je trouve ça très motivant : on sort de chez nous, on rencontre d’autres personnes, on échange. J’ai eu des bons retours sur ce que je fais donc ça me donne confiance, je trouve ça génial et motivant.

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L’entreprise qui m’inspire c’est Basecamp. Ce n’est peut-être pas une startup comme l’entend la définition de la Silicon Valley mais dont j’aime beaucoup l’approche et le côté philosophique. À un moment donné, ils ont décidé de ne pas grandir plus et ont donc vendu certains de leurs produits pour se recentrer sur leur produit Basecamp et délivrer un meilleur service. Je respecte beaucoup ce choix là. Aujourd’hui je suis chez Startup Palace dans l’Opération Éléphant, un accélérateur pour startups, mais je ne cherche pas forcément à lever des fonds et grandir à tout prix. Bien sûr je veux pouvoir vivre sur ce projet et embaucher mais avant tout, je veux toujours offrir un bon service et de la valeur à mes utilisateurs. Et garder mon indépendance.

Vous avez un projet et souhaitez intégrer le prochain batch de l’Opération Éléphant pour accélérer sa concrétisation ? Rejoignez l’aventure !

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