JAMY

“Mais dis-donc Jamy, tu sais ce que c’est toi un “opérateur de programmes d’accélération” ?”

Avis experts

“Eh bien Fred, c’est très simple”. Par avance désolés, nous n’avons pas réussi à construire une maquette dans les temps pour vous expliquer explicitement ce que “opérateur de programmes d’accélération” signifie. Mais quelques mots feront amplement l’affaire.

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Comme nous l’avons dit précédemment, nous avons récemment recentré notre activité autour des dispositifs d’accélération, faisant ainsi de nous un “opérateur de programmes d’accélération”. C’est la dénomination technique et formelle de notre métier. Si les termes techniques ont généralement le bénéfice de l’exactitude, ils ont en revanche rarement l’avantage d’être explicites.

EN QUOI ÇA CONSISTE ?

Pour faire court, notre job consiste à concevoir et animer des programmes d’accélération de startups pour le compte d’entreprises ou de territoires. Plus vulgairement, des accélérateurs en marque blanche. Si la démarche est assez peu connue du grand public, elle n’en reste pas moins fréquente pour les grands groupes et territoires. Si vous nous suivez, vous avez probablement déjà dû entendre parler de certaines de nos réalisations :

  • OFF7, l’accélérateur du Group Ouest-France
  • French Assurtech, un accélérateur qui regroupe 5 leaders des mutuelles d’assurances françaises
  • La Cabine, l’accélérateur de la CCI Vendée

Et ce ne sont que les plus récentes, en trois ans, nous avons opéré plus de 25 dispositifs d’accélération. Ces initiatives sont loin d’être un phénomène isolé et apparaissent aujourd’hui comme un levier de développement incontournable pour les entreprises et grands groupes qui cherchent à activer de nouveaux relais de croissance. Les exemples sont légions mais en voici quelques-uns :

  • Barclays avec Barclays Accelerator, un programme d’accélération orienté Fintech et opéré par Techstars
  • BNP Paribas qui s’est associé avec Plug And Play pour le programme Plug And Play Fintech
  • Le Groupe Sud Ouest avec Théophraste en partenariat avec 1Kubator

Comme pour les exemples cités précédemment, ces dispositifs d’accélération ont pour but d’aider ces grands groupes à trouver de nouveaux leviers de croissance, si ce n’est réinventer leur activité pour s’adapter ou anticiper les évolutions du marché. Mais pour les grands groupes, comme pour les startups, le fossé entre “avoir la bonne idée” et “bien exécuter cette idée” détermine la réussite ou non de la démarche. C’est pourquoi ces entreprises préfèrent s’entourer d’opérateurs de programme d’accélération.

UNE TENDANCE EN HAUSSE

À moins d’avoir une connaissance encyclopédique des startups et de leur fonctionnement en interne, les entreprises vont généralement avoir tendance à mettre en place des dispositifs qui serviront leurs objectifs en priorité en oubliant parfois les besoins des startups. Le risque étant de proposer une expérience aussi décevante pour la startup que pour le grand groupe. Et non, pouvoir associer sa startup au nom de votre entreprise n’est pas une proposition de valeur suffisante.

D’après la dernière étude Xerfi France, on dénombre aujourd’hui plus de 300 structures d’accompagnement de startups en France (incubateurs, accélérateurs et startup studio confondus). Il s’agit d’une tendance qui est en hausse et qui n’est pas étonnante puisque la collaboration entre les startups et les grands groupes, en plus d’être un axe stratégique de développement, permet de faire émerger les innovations les plus prometteuses et les plus porteuses comme l’explique Byld dans un post détaillant le modèle de Corporate Venture Building :

“Remember that 61,7% of unicorns — “the billionaire startup club” — have been funded by corporations at some point, proving that channeling resources through this model could bring forth the next big thing.”

Résultat, la concurrence entre les accélérateurs s’accroît pour séduire les meilleurs projets et les startups deviennent de plus en plus exigeantes sur la qualité des programmes d’accélération. Une profusion d’initiatives qui fait d’ailleurs l’objet d’une fausse publicité sur le site parodique Naddymess.

POURQUOI LES OPÉRATEURS ?

Premièrement parce que c’est un marché en pleine croissance et qui a besoin de se structurer et de se professionnaliser. D’où l’apparition d’opérateurs. Ensuite parce que porter des programmes d’accélération seul, même à l’échelle d’un grand groupe ou d’un territoire, cela peut rapidement devenir très ch!@~t. C’est là que les opérateurs de programmes d’accélération interviennent notamment pour :

1/ Éviter les erreurs

Vous aurez beau tout anticiper dans les moindre détails, vous vous retrouverez fatalement confrontés à des situations et des enjeux que vous ne maîtrisez pas complètement. Pour les entreprises, la première erreur, comme indiqué plus haut, consiste à faire passer ses propres intérêts avant ceux des startups. Ensuite, c’est au cours de la collaboration que d’autres erreurs sont commises, généralement dues à un manque de compréhension des enjeux et des obligations de chacun.

Pour les territoires, l’entrepreneuriat classique n’a normalement plus aucun secret pour eux grâce au travail des CCI, technopôles ou toute autre structure territoriale d’accompagnement. Mais les nouveaux modèles économiques portés par les startups et les besoins qui en découlent pour ces néo-entrepreneurs ne sont pas encore complètement ancrés dans la culture de ces structures.

2/ Définir une stratégie et le “pourquoi” de la démarche

Si vous cherchez à mettre en place une collaboration avec les startups pour surfer sur la “hype” des startups et en profiter pour faire un bon petit coup de “startup washing” on préfère vous prévenir tout de suite : c’est voué à l’échec. Le dispositif vivotera quelques temps, mais sans substance ni réels objectifs, il mourra aussi vite qu’il aura vu le jour. Mais définir le “pourquoi” de la démarche et les objectifs associés n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît.

D’expérience, pour avoir challengé de nombreuses entreprises, territoires et startups sur ces questions, nous nous sommes rendus compte que l’exercice était au mieux laborieux, au pire catastrophique. Vous interroger sur le sens réel de la démarche vous permettra de mobiliser les ressources nécessaires en interne pour porter le projet avec envie et conviction. Il ne suffit pas de proclamer que vous allez “moderniser l’entreprise” ou “mettre l’accent sur l’innovation” pour créer l’émoi.

Côté objectifs, ces derniers doivent être réalistes et atteignables pour ne pas créer de déception ou de frustration quant à l’efficacité réelle du dispositif. Cela nécessite de bien connaître les rouages d’une collaboration avec les startups, au risque de fixer des objectifs très élevés en espérant que le challenge stimule suffisamment vos troupes et les startups. Il s’agit d’une erreur récurrente : transposer un management par les objectifs traditionnels à des modèles de coopération basés sur les nouvelles économies. Cela ne fonctionne pas comme ça.

3/ Gagner du temps

Comme nous l’avons dit précédemment, ces dispositifs peuvent durer entre 3 mois et un an. Cela signifie que sur cette période, il faut vous assurer de mettre régulièrement des ressources à disposition des startups pour garantir le succès du programme d’accélération. Que ce soit pour des ateliers de travail, du suivi hebdomadaire, tester des POCs et industrialiser ces derniers si besoin. Sans compter le temps de préparation que requiert un accélérateur pour établir un programme à valeur ajoutée, mobiliser des partenaires (financiers ou professionnels), communiquer sur l’accélérateur et effectuer le sourcing des startups.

Les opérateurs de programmes d’accélération sont généralement sollicités pour intervenir sur ces trois dimensions et garantir aux entreprises comme aux territoires la bonne exécution et le bon déroulement de la démarche en amont, pendant le programme et après la fin du dispositif.

“Merci Jamy !”

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