✍🏻 Propos recueillis par Claire CAMINATI FARBER, Responsable Communication Startup Palace & Foodtech Festival
Si vous nous suivez sur les RS, vous le savez : il y a quelques jours, nous avons organisé à Nantes la toute première édition du Foodtech Festival. Une demi-journée organisée en amont de NutrEvent pour décrypter les grandes tendances de la food, d’aujourd’hui et de demain. Vous étiez plus de 150 à assister à cette première édition ! Merci !! 💥
Au programme : masterclass, pitchs de startups…de quoi devenir incollable sur les grandes tendances du secteur et découvrir les startups les plus prometteuses du moment. Parmi elles : Berny, Lisaqua ou encore Vitalmeat.
Un évènement organisé (avec beaucoup d’💙) par Startup Palace, avec le soutien de Nantes Saint-Nazaire Développement, Maddyness, ou encore Foodinnov, Valorial, Partech Shaker et le Technocampus Alimentation.
Lors de cette première édition du Foodtech Festival, on a notamment sollicité Stéphane Brunerie (fondateur du sens de l’alimentation et de StripFood) pour une masterclass plus qu’inspirante sur les grandes tendances du secteur…et ses paradoxes.
Je vous propose de revenir avec Stéphane sur son intervention. C’est parti !
🍝Hello Stéphane, merci d’avoir accepté notre interview sur le blog de Startup Palace. Pour commencer pourrais-tu te présenter ? Qui est Stéphane Brunerie ?
Si je vis actuellement en Touraine, mes racines sont clairement dans le Sud-Ouest. Je suis issu d’une famille d’agriculteurs où la table était un lieu privilégié pour se rassembler et partager. J’ai alors très tôt réalisé que le fil conducteur de ma vie serait autour de la bouffe !
J’ai passé plus de 20 ans dans l’industrie agroalimentaire où j’étais il y a quelques mois encore directeur du marketing et de l’offre pour les biscuits St Michel et Bonne Maman. J’avais envie de me lancer dans l’entrepreneuriat et j’ai donc créé “Le Sens de l’Alimentation”. Ma société édite le média en ligne StripFood, un média qui prend le temps de décrypter l’alimentation mais elle accompagne aussi les acteurs de la food afin d’éclairer les tendances et impulser une nouvelle dynamique sur de l’innovation.
Ma particularité ? Je travaille seul ou en coalition avec d’autres experts en fonction des missions. Ma mission ? Contribuer à inspirer l’alimentation de demain. Ma différence ? Je suis à la fois observateur mais aussi acteur, deux positions que je ne conçois pas vraiment de dissocier.
🍝Pourquoi avoir accepté de prendre la parole lors de la première édition du Foodtech Festival ?
Déjà, j’aime bien l’idée de participer à une première ! Le projet, la dynamique et surtout les personnes m’ont tout de suite inspiré. J’ai bien aimé aussi l’ambition de créer encore plus de liens entre les entreprises et les startups car en la matière, il y a un énorme travail potentiel. Et puis, que cela se passe dans l’Ouest autour de Nantes me plaisait bien. Alors, j’ai dit banco tout de suite !
🍝Lors de ton intervention, tu es revenu sur les paradoxes du secteur de la food. Pour ceux qui auraient manqué ton intervention, que faut-il en retenir ?
C’est à la fois compliqué et très simple. Dans un contexte inédit de métamorphoses sociétales, la transition alimentaire est en route et nos idéaux de citoyens évoluent fortement.
Même si le « mieux manger » devient une nouvelle norme sociale propulsée par les médias et les sondages, la moitié des consommateurs français ne se sentent pas encore engagés ou en restent indifférents. Et ceux qui le sont ne le sont pas de façon identique avec des définitions du « mieux manger » bien différentes.
De nombreuses raisons expliquent ce décalage entre idéaux et comportements réels de consommation : le poids de nos habitudes, les tensions sur le pouvoir d’achat, nos propres contradictions, le manque de confiance ou encore la tyrannie du court terme.
S’il n’y aura PAS DE SOLUTION GLOBALE face à des îlots de consommation désormais fort différents, je parie sur 5 grands axes structurants (qui sont composés de dizaines de tendances) qui vont impacter le secteur de la food et permettre de construire un futur alimentaire désirable.
Je propose d’éclairer ces 5 grands axes qui répondent aux 5 grandes ruptures sociétales ainsi que les tendances food qui les composent lors de conférences ou de workshops au sein des entreprises.
🍝S’il ne fallait retenir qu’une tendance forte du secteur alimentaire, laquelle serait-elle et pourquoi ?
La (re)connection au vivant bien entendu. Autrement dit, se reconnecter à la fois au vivant ainsi qu’à son propre territoire pour prendre soin de ce qui nous est vraiment cher et en premier, notre santé globale et celle de nos proches. Nous avons sur cet axe de très nombreuses choses à redécouvrir et produire, que ce soit en agriculture ou en agro-alimentaire.
🍝Quelle est au contraire la tendance foodtech que tu as du mal à suivre / comprendre ?
Je pense que le numérique est une lame de fond sociétale, qui redéfinit notre rapport à l’espace et au temps mais aussi à la connaissance et même à la vérité. C’est un levier majeur vers la servicialisation de l’économie avec entre autres le e-commerce et les plateformes. Mais cela reste un outil qui doit questionner sur son usage et en particulier sur la place de l’homme en son sein. Pour moi, l’axe clef, c’est “l’humérique”, autrement dit, le fait d’investir le numérique en se questionnant sur le pourquoi » et sans jamais oublier la place de l’homme et sa capacité à créer du lien utile. Après ça, on peut même aller dans le métavers car il n’y a aucune raison de l’abandonner aux prédateurs.
🍝Y a-t-il une startup actuellement (française ou pas d’ailleurs) qui t’impressionne ou t’intrigue et pourquoi ?
J’aime bien Phenix car elle s’attaque à l’enjeu prioritaire autour de la question alimentaire, à savoir le gaspillage ! Je reviens du SIAL, le salon mondial de l’alimentation, et j’avoue avoir vraiment eu un coup de coeur pour Zalg, une startup bretonne qui a pour mission de démocratiser la consommation d’algues, une ressource abondante aux multiples vertues tant nutritionnelles qu’écologiques en proposant des formats pratiques pour la restauration.
🍝Qu’est ce qui selon toi a fait la force de cette première édition du Foodtech Festival ?
L’ancrage sur un territoire, l’Ouest autour de la grande région de Nantes, la volonté de rapprocher entreprises et startups et le mix de formats de présentations qui donne une vraie dynamique.
Tu t’en doutes, on réfléchit déjà à l’organisation de la 2e édition du Foodtech Festival. Si tu devais convaincre des DG / Directeurs Métiers / Responsables R&D – Innovation de grands groupes ou de startups foodtech d’assister au Foodtech Festival que leur dirais-tu ?
Que l’on y fait de belles rencontres !