Si l’émergence d’une “hype” autour des startups et le succès fulgurant de certaines d’entre elles ont fait naître la peur d’une nouvelle forme de concurrence chez les entreprises (quitte à parfois cliver les deux mondes), la collaboration entre startups et grands groupes est aujourd’hui monnaie courante et continue de se démocratiser. Les raisons de ces rapprochements sont multiples : recherche de nouveaux relais de croissance, inspiration sur des nouveaux modes de fonctionnement, accélération du processus d’innovation, ouverture à de nouveaux marchés… Bref, beaucoup de raisons.

Mais même si l’envie de travailler avec des startups est présente dans certaines entreprises ou grands groupes, la méthode et le cadre pour accompagner ces collaborations sont souvent absents. Ce ne sont pourtant pas les formats qui manquent.

Récemment, nous avons même découvert un nouveau format de collaboration décrypté par la société espagnole Byld dans un article sur leur Medium. Article que nous avons traduit avec leur aimable permission.

Ceci étant dit, voici quelques formats de collaboration que vous pouvez privilégier si vous souhaitez travailler avec des startups.

L’ACCÉLÉRATEUR

Un VRP vous dirait sûrement que c’est la Rolls Royce (ou la Tesla pour rester dans le thème) de la collaboration avec les startups. Sur la forme, il s’agit d’un programme d’accompagnement de startups porté par une ou plusieurs entreprises sur plusieurs mois (généralement entre 3 et 12). Là où l’accélérateur devient intéressant c’est qu’il permet d’adresser énormément de sujets pour les entreprises et grands groupes :

• Augmentation du nombre de projets : les accélérateurs dits “Corporate” ont cet avantage de permettre aux entreprises de travailler avec plusieurs startups simultanément sur des verticales métiers pour expérimenter plus rapidement des produits/services innovants issus des collaborations avec les startups du programmes.
• Réduction du temps de lancement du projet : bien que les deux démarches poursuivent des buts différents, les accélérateurs permettent de confronter beaucoup plus rapidement des prototypes sur un marché qu’une démarche R&D traditionnelle.
• Implication des collaborateurs : la nature transversale de l’accélérateur dans une entreprise permet d’impliquer toutes les équipes, de mieux partager les enjeux liés à l’innovation, de faciliter la mise en empathie vis-à-vis des besoins réels des startups et d’améliorer la compréhension de leurs méthodes pour mieux se les approprier.
• Augmentation des recettes : les dispositifs d’accélération sont aussi l’occasion de travailler avec des startups qui ont des activités corollaires ou complémentaires pour trouver de nouveaux marchés et relais de croissance.
• Amélioration de la visibilité : la mise en place d’un accélérateur est aussi l’occasion de communiquer autour de cette initiative et bénéficier d’une exposition supplémentaire.

Mais comme dirait Oncle Ben (celui de Spiderman) “Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités”. Si les accélérateurs sont la forme la plus gratifiante de collaboration avec les startups, c’est aussi la plus exigeante pour les entreprises.

Premièrement ils requièrent beaucoup d’engagement humain pour accompagner les startups tout au long du programme.

Ensuite, les startups ne doivent pas être considérées comme de simples faire-valoir ou utilisées dans l’unique but d’atteindre vos objectifs. Les accélérateurs leur sont avant tout dédiés, les entreprises ont donc la responsabilité de porter un programme d’accompagnement à forte valeur ajouté qui les aidera à consolider leur croissance sur plusieurs aspects. Sans vouloir prêcher pour notre paroisse, ces dispositif sont beaucoup moins douloureux pour les entreprises quand ils sont opérés par un tiers extérieur.

Enfin, les entreprises ou grands groupes doivent aussi trouver les ressources et le temps nécessaire pour entretenir les collaborations les plus prometteuses post-accélérateur. Sinon, toute cette débauche d’énergie n’aura pas servi à grand chose.

POC

Une autre manière d’aborder la collaboration avec les startups, consiste à leur offrir des terrains de jeu pour expérimenter leurs solutions et ainsi réaliser des POC (Proof Of Concept). Si cette démarche est moins contraignante qu’un accélérateur et permet de faire naître de belles synergies, elle n’en demande pas moins beaucoup d’investissements humains et matériel.

D’après le baromètre French Tech publié en 2016, 50% des grands groupes français ont réalisé entre 0 et 5 POC avec des startups. L’étude révèle également que 36,7% des POC réalisés ont été industrialisés. C’est-à-dire que 50% des grands groupes ont industrialisé un seul POC. Des résultats parfois décevants qui peuvent rapidement aboutir sur une conclusion hâtive sur l’efficacité réelle de la démarche. Autrement dit : “Ça marche pas super bien quand même”.

Pour que cette démarche porte réellement ses fruits elle doit faire l’objet d’une importante mobilisation interne à l’instar de Cdiscount qui a créé POC Factory. Résultats, en un an plus de 1000 startups ont été identifiées, 52 POC ont été réalisés et 65% des POC achevés sont industrialisés. Autre clé du succès de l’initiative de Cdiscount, celle-ci était portée par les différents métiers et BU concernés et pas uniquement par l’équipe innovation. La raison, la vision portée par cette démarche : faciliter la transformation des métiers en facilitant des changements dans l’organisation globale de l’entreprise, et non transformer les métiers frontalement.

INVESTISSEMENT

Investir dans les startups, que ce soit pour les acquérir ou les choisir comme fournisseurs de premier choix est un très bon moyen pour les entreprises et grands groupes d’acquérir de nouvelles briques technologiques ou de s’imprégner de la culture startup, en plus d’affirmer leur soutien et leur appétence pour cet écosystème.

En revanche, cette pratique n’est pas encore très répandue en France. Toujours d’après le baromètre French Tech 2016, seulement 6 entreprises ont déclaré avoir effectué des acquisitions en 2016 pour un total de 13 startups. D’ailleurs, la relation entre grands groupes et startups en matière d’investissements semble assez paradoxale : Si 83% des PDG de grands groupes soutiennent l’accroissement des relations avec les startups, la part des budgets globaux alloués aux startups plutôt qu’aux acteurs établis est de 0,1%. En résulte un volume médian annuel dépensé par les grands groupes pour se fournir auprès des startups assez modeste : 667 500 euros.

La volonté est donc présente, mais cette frilosité semble plutôt prendre racine dans les habitudes établies des entreprises. Culturellement, les entreprises et les grands groupes n’ont pas encore le réflexe de s’adresser aux startups avant les fournisseurs classiques. Le premier moyen de mettre le pied à l’étrier consiste donc à privilégier les produits des startups dès que l’opportunité se présente. Une culture que nous essayons de nous appliquer à nous-même, c’est pourquoi Startup Palace a privilégié Pipedrive à Salesforce quand il a fallu choisir un CRM par exemple.

HÉBERGEMENT

Une autre manière d’envisager l’angle de la collaboration consiste à héberger des startups ou des équipes de startups au sein des locaux de l’entreprise. Si les synergies sont moins immédiates et affirmées que dans les dispositifs précédemment cités, l’hébergement présente néanmoins quelques avantages :

• Meilleure compréhension des enjeux respectifs
• Inspiration sur les postures et les méthodes de travail de chacun
• Échange possible d’informations ou de “coups de mains” occasionnels

C’est l’un des modèles privilégiés par la Maif avec la mise en place du Maif Social Club par exemple.

Vous cherchez à collaborer avec des startups mais vous ne savez pas par quel bout prendre le sujet ? Vous souhaitez partager avec nous d’autres formats de collaboration que vous avez vous-même expérimenté pour alimenter cette liste ? Parlons-en !